J’ai été à l’arbre des souvenirs, aujourd’hui. Je voulais me rappeler de son visage. Son teint; la couleur de ses yeux; sa voix; me rappeler qui il est. Que veux-tu, Ô toi qui m’eus si peu connu? Le hasard a fait de moi un hasardeux individu. Conquis par l’incohérence, je dévore simplement mon peu de lucidité en une bouchée. À la façon d’un ciel dont l’obscurité trépasse le jour, et dont l’abysse vint se forger à travers les blancs nuages. Ironie du sort? La vie t’arrache à moi, comme si le hasard m’en voulait sinistrement. J’observe quelques vagues frappant les côtes rocheuses. Le flanc des montagnes, mis à nu, claqué par les vents forts du Nord. Il est parti, mon amour, comme mon espoir en ce monde. Le masque est tombé, et j’ai pu constater l’obscurité qui règne dans ces tréfonds. Pas de patron, pas d’employé; qu’ils disent. Qu’il fait bon dans notre société; qu’ils disent. N’y a-t-il rien de plus dérangeant que ce mensonge? Elle nous permet de manger le pain de notre blé, certes. Et? Après? Nous avons vu le vieux monde se mourir, et nous voilà à sa place. Qu’avons-nous appris de nos échecs? Des tributs s’arrachant un faible mensonge; l’absolue incompris; ce désir maladif de faire le bien? L’Humain est profondément égoïste, alors qui aurait bien pu croire au bien de l’humanité? Des jeunes ignorant même l’essence de l’Amour? Étais-ce comme moi, ayant cru pouvoir vivre de passion? J’ai médité la question, et je n’ai rien trouvé. Qu’une angoisse, un ulcère brûlant mes entrailles. Comment ai-je pu croire en l’Amour? Éphémère, instable, insaisissable. J’y crois si fort que ça me bloque la gorge. Mes mains sont douloureuses d’avoir trop tenu à chercher de l’attraper, l’amour. Une anarchie organisée. Non. Non, ce monde n’est que chaos. Je le sens en moi, déborder. Une fleur que l’on arrache à la Terre.
J’aurais aimé te faire sourire, tu sais. Au moins une dernière fois. Sentir ton cœur battre. J’aurais voulu. Tant voulu. Qu’ai-je fais? Si un dieu régit ce monde chaotique, alors qu’il me le dise, qu’ai-je fais? Est-ce pas si merveilleux de pouvoir manger À sa faim? N’est-ce pas merveilleux de ne pas se crier sur le visage? N’est-ce pas merveilleux de vivre où ce que l’on veut, et être peuple d’un nouveau monde? Mais au final, ça en donne quoi? Rien. Je Ne peux même pas sauver mon amour, et je ne peux que le retrouver dans mes souvenirs qui ne sont que corrompu par mes larmes qui lacère mon visage. Un monde merveilleux, qu’ils disent. Ils veulent tant que le monde s’aime, que l’on sauve la terre qui nous nourris. Mais à quoi bon se nourrir si l’on ne peut pas s’aimer? J’ai si froid, mon amour. Un glacier a pris place en mon cœur, je n’ai rien. Rien autre que du froid. À quoi bon fêter une transition vers un nouveau monde, si ce monde n’est rien de mieux que le précédent? On ne reste qu’accroché aux souvenirs déchus des pitoyables humains qui étaient là avant nous. L’art me poussait à créer, mais à quoi bon créer? À quoi bon créer si personne n’est là pour prendre le temps, le simple temps de lire, d’écouter, d’observer le renouveau? J’ai constaté; j’ai vécu; et me voilà en proie de la mort. Que cherche-t-il ce monde à nous faire dire? L’amour est un sentiment si puissant, mais qu’on s’en balance. La seule chose qui compte, c’est quoi? Prendre sa pilule pour dormir? Prendre sa tasse de thé en observant les étoiles, méditant sur des questions trop complexe pour le commun des mortels? Aller faire la guerre pour prouver que son sang est la puissance? On a bien cherché à créer un univers qui fera ressortir le meilleur de l’Humain, mais qu’en est-il? Avec le temps, il se referme. Avec le temps, il meurt. Avec le temps, il disparait au-delà des souvenirs, et même en tentant de le récupérer, à quoi que ça sert? On se ronge l’intérieur pour absolument rien. Au final, à quoi bon vivre? Les vagues boueuses qui ramassent les grenats écarlates de mes souvenirs passé. Je suis désoler mon amour. Je ne peux pas vivre dans ce monde. Il est bien trop naïf pour que j’y croie. Je ne peux me résoudre à nier à abandonné qui je suis.
J’ai tant cherché à voir le ciel, mais je n’y arrivais pas. Il y avait trop d’étoiles qui le cachaient. La lune, grosse comme mon chagrin, je n’ai pu me tenté à l’oublier lorsque je vu ce ciel. Elle était si immense que mon regard était incapable de l’esquiver. Ça me donne la nausée. Pourquoi croire à l’impossible? Pourquoi s’accrocher à un rêve? Pourquoi tout simplement vouloir vivre ce qui est inatteignable? J’ai un chaos en mon cœur, un feu qui dévaste tout sur son passage. Et tu sais quoi? Je n’ai nulle intention de l’éteindre. Je vais le laisser brûler, calciner toute ma vie. Je vais pouvoir ainsi repartir sur du nouveau. Mais parce que je suis humain, un jour le feu va me rebrûler, je redeviendrais cendres, et je trouverais à nouveau des espoirs à laisser mourir. Tu sais, je ne peux nier que la transition était une idée qui m’a plu, mais on ne peut pas réellement transiter, autre qu’en s’abandonnant. C’est impossible, autre que pour un fou, de s’abandonner et embarquer dans le jeu. J’ai essayé. J’ai tenté. Comment le monde, ignoble comme il est, pourrait se voir apte à s’abandonner et à changer de chemin? Un bien beau cadeau qu’est ce monde empoisonné. Mes parents durent s’aimer à la folie pour vouloir offrir une si triste existence à leur enfant. Je ne peux leur en vouloir, ça me serait comme poignarder mon propre cœur, et je m’en trouve incapable. Et ainsi, qu’avons-nous à dire? ‘’Crève vieux monde pourris’’? Ironiquement, le monde nous a supplier de le laisser vivre, et lorsque nous avons pris le temps de l’écouter, voilà que de notre égoïsme nous avons poignardé ce rêve d’une utopie, en poignardant la terre sur laquelle ses blés servent à nous nourrir. Qu’il n’y a de plus ignoble que l’Humain? Prenons juste ce terme : Homme. L’Homme signifie l’humanité, mais qu’en est-il de la femme? Comment Pourrais-je vivre dans un monde aussi naïf? Croire que l’humain s’ouvrira les yeux sur le sol de sa calamité? Et pourtant, à si peu, l’on y était, mais il y a toujours grain de sable. Mais pour cette fois, pour nous, je suis ce grain de sable. Je n’ai su laisser mon frêle cœur se laisser emporter par la folie. À la place, c’est la démence qui me conquit. La démence d’un rêve que je ne pourrais atteindre. Qui, d’ailleurs, le pourrait? Alors, alors je veux que l’on crève un tonneau, en souvenir de ce passé qui finira par nous tuer. Ceci en est mes derniers mots, Ô monde qui n’a su que m’apporter bonheur. Je n’ai su t’aimer comme tu le valais. Je prends ma dernière coupe de vin, et je me laisse en vain à ton regard impitoyable que de celui qui rêve.
Ton fidèle serviteur, Ophélie
C’est ainsi que l’utopie finit par s’éteindre comme la flamme brûlant le coeur de la forêt. Un rire engloutit par un démence bien triste. Les pas d’une valse bien silencieuse face à ce spectacle éclatant. La voix gorgée d’une émotion bien douteuse: s’agit-il là de moi-même? Une scène immanquable se dressait dans l’horizon embrasé par ce soleil d’été. S’abandonner. C’est une bien drôle chose, que de s’abandonner. Discutons un peu, si vous le désirez. Pardonnez moi si je parle un peu trop, je n’ai plus nécessairement la force pour encore exister en ces termes proprement définis par notre conscience, alors je me terre dans quelques esprits encore confus par le désir du rêve. Lorsque mon corps insensible se levait face l’aurore de ma vie, je souriais à cette destinée qui me dévisageait d’être trop enthousiaste. J’ai tant désiré que le monde se dresse en des montagnes que l’on pourrait non pas conquérir, mais partager. Le fluide de ma passion se trouvait dans la joie naïve de celle et celui qui osaient prononcer son désir de comprendre. Comprendre d’abord qui elles et ils sont. Quelle farce est ce désir. Ce désir de bonheur. Pourtant, ça me rendait heureuse. J’ai voulu, non pas imposer la culture ou bien les sciences. Sentir que ce peuple du nouveau monde allait se battre contre le démon qui les constituait. Non pas oublier le passé, pour ainsi devenir un peuple grand et uni. L’orphelin dévoré en remord contre le vautour sera toujours en guerre contre la tromperie de ce monstre aillé. Le sens de la justice, au final, c’est quoi? Un nectar cramoisie qui hante les cimetières; une babiole ambre et déjà oublié dans une fissure brouillée de la tyrannie? Je croyais que ce peuple allait devenir rebelle à ces vieilles convictions dépassées, mais je n’ai presque perçu personne s’intéresser à quitter ce monde cyclique. Ma mère me disait jeune, si mes mémoires ne sont pas corrompues, qu’il me fallait agir hardiment auprès des autres. Même s’il s’agit un peu d’une naïveté. Il me semble si simple pour moi d’aider. Pourquoi ne s’agit-il en réalité d’un plus grand combat? Est-ce que l’Humanité dans son désespoir n’a pas étrangement tenté de s’embrouiller avec des réflexions trop compliquées pour son réceptacle cérébral? Récolté sa labeur lors des chauds étés, et vaincre le froid terrassant de l’hiver. En était-il déplorablement trop simple? J’ai tenté être pèlerin de ma propre épouvante, mais mon échec n’a été que plus embarrassant pour mon corps maintenant défiguré. Alors qu’en restera-t-il de ces cendres qui s’échappent au gré du temps? J’ai tant de question que même avec toutes les connaissances du monde, je m’en retrouve pas moins nu et incapable de délivrer le gel qui me fume le cœur. Et je m’en sens lâche. Pas faute d’avoir essayer. Faute que je suis aussi solide qu’une ballerine lors du lac des cygnes. J’ai trop eut d’espoirs pour quelque chose qui en était qu’éphémère en réalité. Et je m’en sens sale. Couverte d’une frayeur indécise, baladant en frissons dans mes bras endoloris. L’effort que j’ai mis à fissurer ma conscience est alors inutile, car une collision improbable n’allait pas arriver. L’Humanité en est ainsi. Avant ou après la transition. Avant ou après une époque de tristesse. Il eut une guerre, et ça n’a pas suffis, il dû y en avoir une autre, et une autre, et encore une autre. Comme quoi la paix est un mythe. Discuter le cœur ouvert et l’esprit clair, ça semblait si facile. Mais en aval de mes souvenirs, je n’arrive à m’imaginer si cela c’est déjà produit réellement. C’est comme si tout cela était si compliquer. Je sais pas, je sais plus. Peut-être qu’ai-je moi-même fulminer des bêtises en des mots salpêtres. Mais à quoi bon maintenant? Le crépuscule de ma vie est arrivé. Il me sourie de ses dents tranchantes. Du jour au lendemain mon existence sera oubliée, perdu en un chaos abasourdi de folie. Je verrais les armées incertaines réduire leur potentiel en de minables combats, plutôt qu’à se livrer à une aide réellement efficace. Oui, oui je juge sévèrement ce monde. Car il se devait parfait. Il se devait impeccable. Mais faute de conviction, je peux comprendre que l’existence est autant difficile. Je crue, béatement, à un bonheur possible et partagé entre tous. Savez-vous de ce qu’il en résout de ce si profond désir? Des cendres dont la mer avale en son amont. Je suis bien dure avec tout ça. Mes mots sont crus, je constate. Surement que j’ai excessivement désirée trouver bonheur ici, en ces terres; en ces mots; en ces nuages et ces arbres velus; en ces désirs et ces réponses; en tout le chaos qui aurait pu s’éviter; en la vie. Plutôt, me voilà voilée par la nuit. Les étoiles sont magnifiques. C’est bien merveilleux de les voir encore une dernières fois, car je n’aurais plus vraiment la chance de le faire. Ça me rappel un doux baisé emplie de tendresse. La tendresse, que ce monde rude en est manquant. Un peu de tendresse, de douceur, et le tour serait presque joué. C’est un bien heureux souvenir à se remémoré lorsque les crocs de la mort nous dévore. En des flammes, je me consume. Que pourrais-je bien dire de tout ce bordel, avant d’offrir mes adieux? Malgré tout ce que j’ai bien pu dire, j’ai pu rêver. N’est-ce pas typiquement humain que de rêver? Le sourire aux lèvres, j’offre mes derniers soupirs en un opaque nuage noir. Merci monde qui m’a vu naître, je vous dois tout mes souvenirs. Un merci, c’est bien simple, mais c’est tout ce qu’il me reste à présent. Merci.
L’arbre qui porte un nom humain