TRANSITERRE

Vison d’un monde

Nous nous sommes affranchies de nos fictions passées ; serons-nous esclaves des fabulations futures ?

Longtemps, les Hommes ont vécu soumis à un monde imaginé par ceux qui les avaient précédés. Vivant une histoire sans fin passé d’une main à une autre en suivant des bases préétablies. Contraint de suivre une vision du monde qu’ils n’avaient pas choisie. Vivre dans un monde qu’ils n’avaient pas souhaité. Les hommes s’en sont accommodés de cette étrange fiction, suivant les préceptes de la société et du système établi. Tout en essayant de fuir à travers leur imagination. Fabuler sur un monde où il pourrait atteindre le bonheur. Après des siècles d’histoire répétée et de fictions viciés, les hommes pourront-ils enfin changer d’histoire ? S’affranchir des fictions passées, faire peau neuve et devenir conscient de l’inconscience collective.

Après la troisième guerre mondiale, la chute des gouvernements et la grande dévalorisation, les gens voulurent un changement, une transition. Il était temps que l’histoire créée par leur prédécesseur se termine et qu’une nouvelle commence. La transition fut dure : les hommes tendaient toujours à retourner aux anciens schémas, retourner au cycle infernal, ne voulant pas abandonner le produit des fictions passées. Après plusieurs décennies, ils finirent cependant par accepter le changement.

Les transitaires vivent dans un monde sans systèmes définis. Voulant pousser l’expérience terrestre à son paroxysme, sans restreindre leur possibilité. Le réseau « mémoire collective » fut mis à la disposition de tous permettant le partage des impressions, des expériences, des découvertes… Une banque de savoir et de connaissance du passé et du présent. Chacun pouvant y accéder à l’aide d’un mémento.

De nos jours, certains vivent en communauté nomade ou sédentaire habitant les anciennes villes en ruine, dans les grandes forêts, sur l’eau ou bien dans le ciel. Tous ont appris à mieux respecter la terre, conscients qu’ils doivent redonner ce qu’ils ont emprunté pour un temps. Le biomimétisme est redécouvert en profondeur. La science et l’art se mélangent et s’entremêlent. Nombreux sont les écologistes-artistes par le temps qui court. Les gens ne se contentent plus d’une seule occupation, ils sont avides de nouvelle expérience. Les métiers s’entrecroisent. Pourquoi se limiter à un seul chemin, une seule passion ? Il y a tellement de choses, de possibilité à découvrir.

Je fais partie des légataires du grand transit. Je vis dans une ère de possibilités, aux cadres indéfinis, fait de nouvelles découvertes et d’expérimentations.

Tout est possible.

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1 Comment

  1. Vos fictions sont stimulantes…

    L’idée de transition est fondamentale… On pense peu à notre capacité de changer nos comportements alors qu’elle est à la base de notre possibilité de survie. Comment s’est faite la transition? Quel travail intérieur les habitants ont-ils dû faire?

    J’aime l’idée d’un attachement aux racines… Grâce à votre forêt des souvenirs, on ne rêve pas que de rupture et de table rase. Mais comment valoriser la tradition tout en transformant ce qui doit l’être? Grand défi…

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