Musique (Brazil) ou voir dessous
De loin, on ne voyait que la mince facette du bâtiment. L’usine, non comme l’ancien sens du terme, était plutôt de nombreux petits locaux où plusieurs personnes y travaillent. Étant pour la première fois devant cette cathédrale de production, son imposition m’était d’une étrangeté. Il s’agissait d’une architecture simple construite de matériaux forts qui n’est aucunement là pour plaire les yeux. Sa juxtaposition avec son alentour faisait plutôt rayonner les arbres, fleurissant malgré les lourdes chaleurs depuis la transition. Malgré tout, cette apparence macabre ne dévoile rien de son intérieur.
Seul un vacarme venait modifier la tranquillité de la scène. En ouvrant la grande porte en demi-lune, le crissement de celle-ci est venu faire arrêter le bourdonnement. Chaque côté de l’allée, des cellules de travail occupaient les yeux d’Èibinn qui pivotaient horizontalement réalisant enfin l’image intérieure de cette bâtisse.
Son intrusion qui était marquée par l’arrêt des personnes qui semblaient être toute aussi perplexe qu’Èibinn de l’existence de la porte. Mais, sans perdre une minute, surement tous déçus de ce qui est venu, les personnes qui le fixaient ont repris leur train.
Par nervosité, encore sous les regards de certains, Èibinn prend un pas vers l’avant et tente de pénétrer ce mur bruit : « Bonjour, mon nom est Èibinn, je me suis fait assigner à cette usine pour le département B? »
Sous choc que l’étranger venait finalement s’installer chez eux, une personne se tenant au milieu de l’allée se tourne en direction opposée, et crie: « Hey, Coordinateur Willis, il y a quelqu’un pour vous! Passez le message! »
Et, à tour, on attendait que le message soit transféré vers l’aile qui semblait ne jamais prendre fin. Pourtant, comme on rassurait l’étranger, on pouvait deviner par cette pratique que le message s’était rendu que lorsqu’il était impossible de l’entendre. Sinon le message n’arrêtait aucunement avant d’y avoir un répondant.
Il était maintenant clair de ce que les travailleurs disaient maintenant, car le message arrêtait de circuler comme prédit. La réponse ne venant pas de mot, mais plutôt par l’écho de claquement de soulier. Le frottement du sol contre les claquettes était d’une irrégularité qui pouvait faire penser à une danse à trois temps. Répondant à ceci, un passage s’est formé dans la vague humaine qui retournait à leur poste. C’est alors qu’Èibinn comprit la profondeur alors qu’il voyait tranquillement la tête s’élever de la terre d’une personne venant du centre du passage.
Enfin arriver, en ne se présentant nullement, l’homme au soulier à claquette reprenait sa dance, après avoir regardé ce nouvel étranger quelques secondes, lui faisant signe de le suivre.
« Depuis qu’on a reçu des téléphones pour se communiquer, nous avons cessé de s’envoyer des roches avec des gravures. Il est beaucoup plus efficace ainsi. » Expliquait-il. « Il est dur de lancer une roche jusqu’à l’autre bout de la salle sans heurter quelqu’un. De plus il manquait des morceaux à certains messages. »
« Oh je comprends, c’est toujours comme ça que l’on communique? »
« Bien oui! il n’y a nulle autre façon aussi efficace! Mais c’est absurde de penser qu’on peut faire autrement. Alors voici votre poste et votre nouveau collègue Other. »
Malgré les explications de taches inutiles de Coordinateur Willis, il était impossible de savoir ce qu’il était accomplir à son nouveau poste. Même la personne qui lui avait informé de sa nouvelle position la semaine dernière était inconsciente de ceci. Pourtant le voilà, devant deux bureaux avec des ordinateurs qui se faisaient dos l’un à l’autre. Alors qu’Èibinn s’installait à son nouveau bureau, il regardait un peu son alentour voyant que des personnes marchant vite à l’extérieur de leur cellule. Déjà tanné du décor, il avait demandé à son nouveau collègue pour des tâches à accomplir.
« Pas vraiment… je regarde de temps a l’autre ce que l’ordinateur me montre de faire. Quand ça c’est fait, je passe à autre chose. Qu’est ce que tu fais içi? »
Ayant fait son éducation en histoire et ayant un intérêt pour l’art, il était pourtant normale d’arriver dans une usine comme celle-ci. Other, en ouvrant son ordinateur et en tassant la poussière qui y résidait dessus, exaspérait sous l’effort lui étant demandé.
»Vous êtes tous pareil vous, les nouveaux du système » disait-il en ouvrant sa session avec brick braker
Enfin ouvert, son écran se divisait en plusieurs secteurs définis qui pouvaient ressembler à des caméras. Comme Other expliquait, entre grande respiration, ceci était la production d’œuvre d’art fait par ordinateur. Jamais n’a-t‘ il eut d’intervention humaine! Alors il leur était demandé de surveiller ce processus. Et, simplement d’être critique du résultat par un gros « Oui » ou un gros « Non ».
« Il est plus intéressant pour vous si vous n’aviez pas étudié dans ce domaine. Il est plus excitant de ne rien savoir sur le sujet. Ça garde occupé. » Avait-il rajouté ce qui était venu choquer la tranquillité du nouveau. En se grattant la tête ne sachant quoi penser, il se sent obligé d’accepter ceci. Mais, la simple idée de production d’art synthétique
Étrange… Pourtant, c’était ceci qui semblait être le plus populaire. Ce ne fait seulement parti de la Demande. Après tous c’est des récréations d’avant-transition. Il semble qu’il y a maintenant, depuis que les choses se sont calmées, une nostalgie pour ce temps de changement. L’inaction est maintenant en mouvement, mais où est ce que nous nous placions? Par frustration de mon propre intellect obsolète, c’était mon tour de soupirer.
« C’est correct, on est tous passé par là. » avait-il dit, main à son épaule.