TRANSITERRE

Mémorem # 5050219

Période d’après Transition : Texte d’archivage numéro 1000, archivages de la collecte des souvenirs.

« Le rêve du papillon :

“Zhuangzi rêva une fois qu’il était un papillon, un papillon qui voletait et voltigeait alentour, heureux de lui-même et faisant ce qui lui plaisait. Il ne savait pas qu’il était Zhuangzi. Soudain, il se réveilla, et il se tenait là, un Zhuangzi indiscutable et massif. Mais il ne savait pas s’il était Zhuangzi qui avait rêvé qu’il était un papillon, ou un papillon qui rêvait qu’il était Zhuangzi. Entre Zhuangzi et un papillon, il doit bien exister une différence ! C’est ce qu’on appelle la Transformation des choses.”

— Tchouang-tseu, Zhuangzi, chapitre II, “Discours sur l’identité des choses”

Le rêve et la réalité lequel est une vérité ?

J’ai parcouru des milliers de rêves, de souvenirs, d’impressions, de sentiments, de choix, de conséquences et de questionnement multiples. Au travers desquelles, il me fut possible de m’y perdre, entre ce que je croyais connaître et ce que je devais apprendre. La possibilité d’atteindre de nouvelles pensées et de nouvelles idées d’un échange sain. J’ai dû archiver un nombre indescriptible de souvenirs bons et mauvais, dramatiquement triste et joyeusement heureux, paisible et anarchique.

J’ai été témoin de la logique douteuse de l’être humain, et de son étrange capacité à raisonner. L’homme se fabulant l’histoire et ses possibilités d’avenir, guidé par le sentiment social et sa nature culturelle, vivant continuellement dans la peur physique, psychologie, littéraire ou bien figuré. Tout en remarquant, malgré sa grande facilité à ce conté des histoires, son incapacité à facilement ce proche jeter dans une autre position que la sienne et réfléchir dans ce nouvel état d’esprit pour être capable de figurer les problématiques de ses résonnements. Tout en se dissociant aisément de leur propos irréfléchi formé parfois d’un argumentaire étriqué. Résultat de leurs désirs inassouvis, la frustration de leur aspiration à une solidarité individuelle. Car l’homme étant un être social vivant en société diffère de l’être et du paraître, unicité propre à chacun.

Des Êtres trop souvent pris de conscience tardive. Au regard d’un passé chaotique et uchronique désirant une solution rapide et sans vague. Tous rêvant inconsciemment de facilité. L’espoir d’avoir une vie sans problème, d’une compréhension mutuelle. Entre rêve et réalité, il est difficile d’admettre le concept de la réalité humaine. Apparaît alors la providence de la destruction et du renouveau. Providence qui sied à l’argumentaire de crainte de voir le remaniement d’une chose déjà pourrie jusqu’à la moelle. Découlant du désir profond de bâtir pour au long terme sur de solides bases. Car nous savons, nous avons été témoins de ce qui s’est passé et nous ne voulons pas faire les mêmes erreurs. Si bien que nous voulons effacer celui-ci pour que nos erreurs disparaissent avec lui. Nous inculquons par la suite des avertissements assommants aux générations suivantes qui considèrent notre passé comme un mythe plus qu’une réalité. Une fantaisie parentale digne du bonhomme sept heures. Le cycle se perpétue ; la compréhension s’acquérant toujours par l’expérience des choses.

“Nous avançons d’un pas pour ensuite reculer de deux.”

*Note : Ceci est le dernier texte d’archivage de l’après-transition. Demain aura lieu le festival quincentennial de la forêt des souvenirs, le festival du renouveau, qui ouvrira sur une nouvelle ère. Aux vues de ses festivités, tous les souvenirs devront être rapatriés dans la base de données du système de MÉMOIRES COLLECTIVES pour faire place à ceux de la nouvelle ère. Ils seront archivés et gardés dans la chambre d’archivage temporel 38. Code d’accès : P – H – É – N – I — X — U – 219 procédures du document 16 paragraphes 38 B.

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