Au cours des dernières semaines, les tensions avaient eux le dessus sur les assemblées, beaucoup avaient cessé de s’y présenter dû au climat peut favorable à la discussion. Toutefois lorsque le sujet de l’assemblée de cette semaine fut annoncé, un peu partout autour on entendait les gens assurer leur présence à cette assemblée qui serait décisive pour le futur de la Forêt des Souvenirs.
Syphogrante fut le premier à se prononcer après l’ouverture de l’assemblée. Son intervention a été accompagnée d’un silence, tous essayaient de peser les pours et les contres d’un geste tel celui qui était à débattre aujourd’hui.
J’observais dans leur coin quelques individus qui alimentaient les débats des dernières semaines, et souvent de façon bien maladroite, se laissant emporter par la moindre forme de réponse face à leurs actions. Ils semblaient contre la proposition de brûler la Forêt des Souvenirs, toujours en train de faire référence au passé, aux grands de l’Ancien Monde, ne tenant pas compte du monde actuel. Post-Transition, mais aussi à l’aube d’une transition nouvelle.
Nous avons essayé depuis bien des années de fonctionner dans ce système, de créer un monde où tous y trouvent le bonheur, mais ça ne marche pas. Les consensus sont durs à obtenir et on retombe toujours dans les mêmes systèmes, inspirés du passé. Les travailleurs qui doivent miner pour obtenir toutes les ressources nécessaires pour faire fonctionner la Forêt des Souvenirs et ceux qui doivent tester les différentes pilules quotidiennes sont insatisfaits et exténués, malgré tous les efforts pour leur offrir un mode de vie du même standard que les autres citoyens de l’utopie.
Je crois que la plupart de ces problèmes viennent du fait que nous utilisons la Forêt des Souvenirs comme une béquille, on s’y réfère, on s’y ressource, mais surtout on y perd toute forme d’innovation sociale. Il faut la brûler. Il faut la brûler pour enfin utiliser toutes les idées nouvelles des citoyens de Transiterre. Que l’on passe par des systèmes absurdes ou que l’on cesse de communiquer comme nous le faisons actuellement importe peu. Il faut casser les égos, mettre toutes les connaissances sociales et systèmiques du passé à zéro et utiliser notre logique pour créer un nouveau monde.
La collaboration est bien dure lorsque ce n’est pas tout le monde qui a la même version du passé.