Ce que je préférais au primaire était la cuisine. Le professeur n’avait même pas le temps de finir sa phrase que je rangeais mes choses pour par la suite me rendre à la cuisine, qui se trouvait au premier étage. Je mettais mon tablier et commençais à fouiller dans le frigo pour trouver les ingrédients dont j’aurais besoin pour mon plat. Quand j’avais fini de cuisiner, je mettais mon plat parmi ceux des autres étudiants afin que tous puissent goûter mon chef-d’œuvre culinaire. Par contre, je n’aimais vraiment pas nettoyer la classe avant de partir vers la maison. J’appris cependant à partager et à respecter les autres grâce à ces activités. Pourtant, ce qui m’ouvrit vraiment les yeux sur la nécessité du partage furent mes visites à la forêt des souvenirs.
La première fois que je suis allée dans la forêt des souvenirs, j’avais 10 ans. Je suis restée traumatisée. Le professeur avait choisi soigneusement quelques fruits pour toute la classe. Il les avait mis dans un grand bol, où on devait en prendre un au hasard. Étant assez obstinée, je fis à ma tête, et choisis de prendre un fruit directement d’une liane qui, par chance, était à ma hauteur. Ce ne fut toutefois pas de la chance, considérant ce que le fruit me permit de voir. Je vis plusieurs corps jonchant le sol. Ceux-ci baignaient dans le sang et étaient entourés d’armes de toutes sortes.
Plus tard, je découvris que ces images étaient liées à la dernière grande guerre, provoquée par la révolte des pauvres contre les riches de la société, les premiers écœurés par les abus de ces derniers à leur égard.
Ces abus avaient amené beaucoup de problèmes tels que la pauvreté, la famine, la violence, l’injustice et des inégalités en tous genres. Il fallait apprendre de nos erreurs et éviter qu’un tel contexte se reproduise.
L’assemblée citoyenne avait donc élaboré un cursus scolaire qui permettait de transmettre à la population les connaissances historiques nécessaires pour qu’elle n’oublie pas pourquoi le système de partage avait été créé, et ce, afin de remplacer l’ancien système capitaliste. Il fallait s’assurer que la population comprenne pour de bon les raisons qui avaient mené aux grands changements dans notre monde.