Le 6 juillet 2…
J’y ai pensé toute la journée. La ville holographique paraissait trop réelle. Comment les habitants de cette petite communauté ont-ils réussi à imaginer les technologies nécessaires à la reconstruction du passé? La réflexion ne fait pas de mal, mais je dois aller m’enquérir auprès de leurs historiens et ingénieurs. Je dois assister à un de leurs cours en plein air, qui se tiennent juste après leurs paisibles assemblées. Peut-être que Yonah acceptera de m’accompagner avec sa mère. Je me souviens qu’elle a été subjuguée par le charme des Mémoires collectives. Les cours sont ouverts à tous, tant aux étrangers qu’aux petites filles curieuses de six ans.
[…]
Mes questions sont nombreuses. L’intégration parfaite de l’humain dans un décor où nature et innovation scientifique se côtoient est ingénieuse, mais comment est-ce possible? Avant tout, ceci est-il correct? Faudrait-il modifier le corps humain en fonction de l’évolution technologique qui a lieu? Comment pouvons-nous observer un hologramme aussi imposant dans un décor constitué d’arbres verts et d’animaux sauvages? Qui a-t-on modifié pour réussir à atteindre cet équilibre? L’humain en fonction des avancées technologiques ou la technologie en fonction des capacités naturelles humaines? Étrangement, les professeurs ne répondent pas. Ils me fixent en silence. Serait-ce parce qu’il n’existe pas de bonne ou de mauvaise réponse ou qu’ils ne savent pas eux-mêmes les réponses à ces raisonnements?
J’aurai peut-être une petite idée. D’après mes observations, la technologie que cette communauté utilise rend service à la nature. On jardine avec des robots. La nature, ou l’homme, ne se transforme pas pour répondre aux besoins de la technologie, mais c’est plutôt le progrès scientifique qui évolue en respectant les capacités naturelles de la vie. Mais la réponse à ma question ne peut être aussi simple si mes professeurs n’ont réussi à me répondre qu’avec du silence. Au moins, la réflexion a été lancée, pour qui voudrait s’y aventurer.