TRANSITERRE

Entrée #1

Le 20 juin 2.…

4:00 AM. Les oiseaux ont déjà commencé à chanter, dissimulés dans la canopée de la forêt. Les oiseaux se lèvent tôt, et moi aussi. Armée de mon carnet de notes et de quelques crayons (car j’en perds toujours un en chemin), je sors de ma tente, située environ à l’est de l’île qu’on appelait autrefois Montréal. Depuis que je suis très jeune, j’ai toujours été passionnée par les animaux qui vivent en liberté dans la nature, gardienne des souvenirs et du passé. Étudier leur comportement et préserver leur habitat naturel sont les seules raisons pour lesquelles je pratique ce métier. D’après les mémoires collectives, pour certains citoyens de l’époque, l’argent était un des facteurs importants qui les motivaient à faire leur métier. Un tel concept ne pourrait plus exister aujourd’hui. Notre passion est tout ce qui compte, et je suis certaine qu’il est mieux ainsi pour tous.

Mais revenons aux oiseaux. Donc, pour arriver à répertorier le plus d’espèces d’oiseaux possibles, surtout celles qu’on a réussi à sauver de l’extinction, la patience est de mise, et les sens doivent être aux aguets. Je suis ici pour observer la forêt et pour comprendre sa faune et sa flore afin d’incorporer ses caractéristiques à nos propres communautés. Nous avons déjà fait des avancées incroyables dans les domaines de l’écologie et de l’environnement, mais il faut toujours chercher à aller plus loin et à pousser la science à imiter les mécanismes naturels présents dans l’environnement. Je me souviens de mon temps passé dans la petite communauté des îles Canaries où leur système de collecte d’eau mis en place par ses habitants impliquait le laurier til (ocotea foetens en latin), un arbre pouvant atteindre 40 m de hauteur qui se procure l’eau nécessaire à sa survie en condensant les gouttelettes de brouillard venant se poser sur ses feuilles lisses en filets d’eau, eau qui, par la suite, peut remplir les réservoirs utilisés par les humains. Beaucoup de régions où la brume abonde ont déjà adopté cette technique. Depuis qu’on vit en harmonie avec la nature, j’ai observé que l’humanité et la Terre se portent beaucoup mieux. On se comprend mieux.

Oh! je crois reconnaître le chant d’un cardinal rouge. Je tourne la page, prête à le dessiner lorsqu’il se décidera à sortir du feuillage.

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