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La rénovation

Cher Raphaël

Ceci est la farine, cela est le blé
Sans les battements du fléau
Nous avons tendance à oublier 
Que le pain quotidien nait du fardeau
Après avoir subverti la toilette
La teinte de la céramique reste à choisir
Soyons sérieux! pas comme l’auteur de l’Eau de Voilette
Les décisions précaires n’arriveront à fleurir
Le jardin restera la preuve de notre effort 
Pour notre jeunesse, qui a dû pleurer fort
Mais comment créer un avenir luisant?
Comment éviter la nausée après la fête?
Les fils du boulanger adjuvant 
Trancheront le pain, laborieux et savants
Ils nourriront la communauté nette
Celle qui ôtera le mildiou des arbres délicats
Dans le jardin en céramique vert avocat.

Comment arrêter la détérioration de la couleur?

Tabllionem

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4 Comments

  1. Au contraire c’est très claire! Et j’ai sentie dès ma première lecture qu’il y avait une « architecture » très cohérente dans le poème. Seulement, je pourrais le dire ainsi, la pensée poétique me semble parfois éloigner de ma propre manière de penser. Le texte renfermait à l’évidence une organisation symbolique dense, et ça je le comprenais; mais je savais aussi que je ne comprenais pas suffisamment ce réseau sémantique, ce champs pour deviner tes intentions, parce que je n’ai n’ai pas cette fibre poétique et ses références. Je suis donc content que tu te sois posé en professeur, afin de rétablir le fond « véritable » (ça c’est certainement discutable… ) de ta création que je ne pensais pas partager. Et au final, je n’avais effectivement pas tout compris :p Merci pour les précisions, maintenant c’est très nette!
    En tout cas, on ne pourras très certainement pas, dans cette section commentaire, parler de toute la place de l’intersubjectivité dans le langage…. Mais j’aime bien à ce sujet la métaphore d’Alain Rey (le directeur des dictionnaires Le Robert) qui compare une conversation entre interlocuteurs à un sablier: il y a une forme en entonnoir double et inversée qui concentre le flux sablonneux dans un pont de transition entre ces deux milieux que sont le haut et le bas du sablier, tout comme les mots sont un point de transition qui condense l’expérience et la « transmet » entre deux sujet.
    Merci pour cette lettre Tabllionem!

  2. J’aurais besoins de précisions oui :p Je ne suit pas sûr de comprendre le lien métaphorique qui relie la salle de bain au pain. Je crois comprendre que le jardin est le terreau où évoluent les décisions ou encore la société, et le pain l’objet représentant le salut de l’humanité (en tout cas ce qui assure sa survivance). Le maitre des manœuvres actuellement à la pâte a oublié, à cause de ses procédés modernes, ce qu’il y a derrière le pain quotidien; et les fleurs qu’il sème dans le jardins sont corrompues comme lui; donc c’est aux descendants de son assistant d’émonder le jardin du mal qu’il a semer? Je me trompe?

    1. Je trouve que ton interprétation est juste. Je ne veux pas jouer l’enseignant détruisant ta compréhension de poème, mais mon idée de départ étais un peu différent. Bien qu’un poème n’est pas un texte objectif comme d’un manuel de l’utilisateur, il y reste heureusement de la place à l’interprétation.
      D’abord la salle de bain. En utilisant la métaphore de Zizek qui dit que « la toilette c’est idéologie », je utilise la toilette pour illustrer l’essence d’un système politique/social (l’essence étant la manière actuelle et véritable du fonctionnement du système) tandis que la céramique est ce qui est d’apparition. Après la Grande Transition (après un changement majeur comme la destruction de la toilette) l’essence du système change et la réalité de tous les jours aussi (cette réalité de tous les jours, le quotidien, la vie des gens simples/la céramique). Grâce à la notion du quotidien je passe au pain. Le pain étant finalement l’aliment le plus basique, il symbolise pour moi également cette réalité répétitive quotidienne et simple. Le jardin en céramique vert étant la salle de bain rénovée (le vert représente bien évidement la nature et l’écologie). On peut également faire le lien vulgaire entre la nature, la toilette et la défection, mais disons que ce n’était pas intentionné. Le communauté nette – la nouvelle société après la Transition – a comme devoir de prendre soin du jardin (de la nouvelle ordre sociale). Se débarrasser des petites imperfections du nouveau système, un travail facile mais important. Puis les fils du boulanger sont ceux qui gardent l’ordre, ils s’occupent des gens simples, de la communauté (des politiciens savants et honnêtes par exemple). Je vais également revenir aux battements du fléau. Le pain (le symbole du quotidien) était mangé avant et après la Transition, mais ce n’est pas le même pain, pas la même réalité quotidienne ( d’où ton interprétation du maitre des manoeuvres est très juste, à cause des procédés modernes il peut oublier comment on faisait le pain avant la nouvelle machinerie).Moi je le voyais aussi de manière que la société d’après la Transition a tendance à oublier que cette belle réalité (ce pain, ce quotidien qui nous échappe aux yeux) n’était pas toujours aussi belle.
      J’espère que c’a du sens. Sinon je recommence le français 101. Si tu as besoin davantage d’explications, fais-moi signe.

  3. Si jamais quelqu’un veut pour que j’explique ce poème (ou les autres), je suis partant pour le faire. Il me semble que la métaphore utilisée peut paraître insensée.

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