C’est dans la diversité d’un peuple qu’on peut y apercevoir toute sa richesse. Utotransit ne fait pas exception à la règle. Situés aux quatre coins de la Terre, les Utotransitiens vivent à un rythme tantôt effréné,tantôt paisible.
Bien que chacun mène une vie parfois radicalement différente de son prochain, tous partagent des valeurs communes: celles de l’empathie, l’ouverture d’esprit et le respect du mode de vie d’autrui. Certains vivent sur une sorte d’île, alors que d’autres vivent dans les restants des villes d’autrefois, Ville-Legault par exemple. Dans chacune de ces locations se trouvent des centres de connaissances, des assemblées de weltanschauung ainsi que des forêts de souvenirs.
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À l’entrée de chacune de ces forêts se trouve le collectio centrum memorias, soit un centre de collecte des souvenirs. C’est ici que sont triés, emmagasinés et transmis les souvenirs de toutes les personnes ayant voulu partager leurs expériences personnelles avec les générations du futur.
C’est vers l’un de ces centres que je me dirige aujourd’hui. Sortant de l’auberge de jeunesse où je séjourne depuis quelques jours déjà, je m’aventure dans les rues encore inconnues de la ville, qui fut un jour connue comme New York City. Arrivée à Times Square, les panneaux couvrant les immeubles qui affichaient autrefois des publicités affichent maintenant des images du passé new-yorkais. Son hétérogénéité, sa violence, sa liberté.
Après une vingtaine de minutes de marche, l’entrée de Central Park se dresse devant moi. S’y trouve un collectio centrum memorias. Cette invention, l’une des plus brillantes de l’humain, est construite sous la forme de casques de coiffure et agit comme un casque de réalité virtuelle. Je m’y installe en dessous, puis j’y laisse se déposer la machine. S’affiche devant mon regard un menu me demandant de choisir ,à travers mon inventaire de souvenirs, celui que je souhaite offrir aux futurs visiteurs de la forêt.
Mon choix s’arrête sur le souvenir de la soirée du 19 octobre 2…
Un éclairage tamisé, une odeur d’herbe brûlée.
Des mots froissés sur des feuilles de papier,
des cheveux mêlés.
L’énergie survoltée de la chanson entre nous.
Des regards doux.
Un souvenir doux. Digne d’être partagé.
Quelle est la différence entre la forêt de souvenirs et le collectio centrum memoriam ? Et qu’en est-il de l’oralité, de la mémoire orale, des vieux et les vieilles qui racontent ? Est-ce que la forêt de souvenirs est un genre de musée technologique ?